samedi 27 octobre 2018

Adolescence prolongée



Un mysticisme des plus niais
Fleurissait-il dans mon esprit ?
Je méprisais les gens qui niaient
Mes visions comme des malappris

Un bon poète use des mots
Comme de sons dépourvus de sens
Vous dira-t-on un jour les maux
Que suscitait en moi l’absence

De raisons de battre des ailes
Au-dessus du Royaume des singes
De m’élancer tel une gazelle
Comme une putain hors de son linge ?

Je secouais mon imaginaire
Comme un paysan ses pruniers
Des sottises extraordinaires
Emplissaient bien vite mon panier

Je voulais rêvasser la Femme
Bien davantage que la connaître
J’étais dévoré d’une flamme
Qui consumait en vain mon être

Mais l’adolescente ingénue
Ou l’obscène dessin, à la craie
D’une sorcière à moitié nue
Ne me livraient aucun secret.

Je voyais avec désarroi
S’assouvir les passions des Rois
Comme les fantaisies putassières
Des créatures les plus grossières

Car jamais la Raison austère
Ne pourra dompter la Guenon
Ni les orgies du Parc au Cerfs
Ou les folies du Trianon

La folie ne succombe pas
Sous prétexte de guillotine
Il faudrait bien plus qu’un trépas
Pour que tout cela se termine

Car la Folie privée de tête
Renaît comme la queue du lézard
Toujours, ici bas, elle s’entête
Inspirée par l’Ange du bizarre

Alors, cuvant mes frustrations
Ébahi par tant de puissance
Dans un état de prostration
Je regrettais bien ma naissance.

lundi 22 octobre 2018

Les Songes de la vieille fille



Et rêvant solitaire dans un soleil d’hiver
Aux désirs non réalisés
Elle dirige ses pensées ou ses fantasmes vers
Un amant idéalisé

Elle préfère à l’homme qui menace, trop réel
De perturber ses vieilles manies
Et ses songes et ses doutes et sa vie de pucelle
Le Fantôme de Mastroianni !

Aimant et maudissant les geôliers invisibles
Qui l’enivrent de leur poison
Elle se heurte, en pleurant, aux vieux murs indicibles
De son immatérielle prison

Alors enfermée dans ses puérils souvenirs
Elle s’en évade à sa façon
Oubliant le Passé le Présent l’Avenir
Elle écoute la jolie chanson

Que chantent dans son crâne envahi de chimères
De beaux garçons si fabuleux
Qu’ils lui font oublier l’Aujourd’hui trop amer
Et le Demain trop nébuleux

Ici pas de nigauds qui cherchent à biaiser
Qui charrient en souriant des monceaux de paroles
Et ne pensent qu’à la déniaiser
Mais des princes et des rois dansant la farandole

Des  lutins, des jongleurs et des joueurs de viole !
Parfois elle rêve même qu’on la viole 
Dans les songes le meilleur et le pire s’envisage
Car ici l’homme est sans visage


Peintures

Le Baiser L'offrande à Priape L'Orgasme Le Songe d'une nuit d'été Pan et jeune homme